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La sonde Venus Express a réussi son insertion en orbite
Source : ESA, le 11/04/2006 à 12h36

Au terme d'un voyage de 153 jours et 400 millions de km à l'intérieur de notre système solaire, la sonde Venus Express de l'ESA, qui avait été lancée le 9 novembre 2005, vient de s’insérer en orbite autour de Vénus. Ce matin, à 9h17 (heure de Paris), l'allumage du moteur principal pendant une durée de 50 minutes a permis de réduire de 29 000 à environ 25 000 km/h la vitesse relative de la sonde par rapport à Vénus, permettant ainsi sa capture par le champ de gravité de la planète. Les manœuvres d’insertion en orbite se sont parfaitement bien déroulées.

Au cours des quatre prochaines semaines, la sonde effectuera une nouvelle série de manœuvres qui la feront passer de sa position actuelle sur une orbite fortement allongée parcourue en 9 jours, à l'orbite opérationnelle choisie pour sa mission scientifique : une orbite polaire qu'elle décrira en 24 heures, s'éloignant au maximum à 66 000 km de Vénus. Une fois installée à ce poste d'observation, elle conduira une étude détaillée de la structure, de la chimie et de la dynamique de l'atmosphère de Vénus. La durée de la mission sera d'au moins deux jours vénusiens, soit l'équivalent de 486 jours terrestres.

Une atmosphère mystérieuse

Grâce aux précédentes missions à destination de Vénus et aux observations effectuées directement depuis la Terre, nous savons déjà que notre plus proche voisine est enveloppée d'une atmosphère dense où règnent des températures extrêmes et des pressions très élevées. Ces conditions induisent un effet de serre très puissant, auquel s'ajoute un phénomène de "super rotation" encore inexpliqué, l'atmosphère de Vénus effectuant un tour complet de la planète en seulement quatre jours.

L'objectif de la mission Venus Express consistera à étudier en détail les caractéristiques de cette atmosphère à l'aide de capteurs perfectionnés afin de tenter de résoudre les questions que les précédentes missions ont laissées en suspens. Ce sera également le premier orbiteur de Vénus à effectuer des observations de la surface de la planète à travers les "fenêtres de visibilité" découvertes dans les bandes infrarouges.

La mise en service des instruments scientifiques embarqués débutera bientôt et les premières données brutes sont attendues d'ici quelques jours. L'ensemble de la charge utile scientifique devrait être pleinement opérationnelle dans deux mois.

Une instrumentation scientifique à la pointe de la technologie

Venus Express a été réalisée pour l'ESA par un consortium industriel européen comprenant 25 contractants principaux répartis dans 14 pays. Elle reprend en partie l'architecture de son brillant prédécesseur Mars Express et emporte un ensemble de sept instruments, dont des versions améliorées de trois instruments embarqués sur Mars Express et de deux instruments de la sonde Rosetta.

Le spectromètre PFS à très haute résolution tracera les profils de température et mesurera la composition de l'atmosphère de Vénus. Il pourra également mesurer la température de surface de la planète et rechercher les indices d'une éventuelle activité volcanique. Le spectromètre infrarouge et ultraviolet SPICAV/SOIR et l'expérience de radioscience VeRa sonderont l'atmosphère en observant le phénomène d’occultation d’étoiles éloignées ou en mesurant l'affaiblissement de signaux radio au limbe de la planète. Plus particulièrement, l'instrument SPICAV/SOIR recherchera des molécules d'eau ainsi que la trace d'oxygène moléculaire et de composés sulfurés qui sont supposés exister dans l'atmosphère de Vénus. Le spectromètre VIRTIS dressera pour sa part la carte des différentes couches de l'atmosphère et observera les nuages dans plusieurs longueurs d'onde pour caractériser la dynamique atmosphérique.

Associé à un magnétomètre, l'instrument ASPERA étudiera l'interaction entre le vent solaire ainsi que le plasma qu'il génère et la haute atmosphère de Vénus, en l'absence de protection par une magnétosphère semblable à celle qui entoure la Terre.

Enfin, la caméra multicanaux à grand angle VMC effectuera des prises de vues dans quatre longueurs d'onde, et en particulier dans l'une des "fenêtres infrarouges", ce qui permettra de cartographier la surface à travers la couche nuageuse. Cette caméra pourra également prendre des photographies à l'échelle globale et contribuera à identifier des phénomènes observés par les autres instruments.


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